Une étude de l’UZ Brussel confirme la sécurité de la maturation in vitro (MIV) d’ovocytes
La technique de PMA MIV chez la maman n’a pas d’impact sur la santé de l’enfant
Chez de nombreuses femmes atteintes du Syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) qui ont recours à un traitement de PMA pour tenter d’avoir un enfant, la stimulation hormonale des ovaires avec des hormones est difficile ou imprévisible. De plus, elle s’accompagne souvent d’effets secondaires désagréables. Depuis quelques années, la maturation in vitro (MIV) d’ovocytes offre une alternative avec des effets secondaires nettement moindres. Dans le processus de MIV, des ovocytes immatures sont portés à maturation au laboratoire, avant la fécondation. Le programme de suivi du Centre de Reproduction Humaine et du Centre de Génétique Médicale de l’UZ Brussel de grossesses et d’enfants nés après MIV montre que cette technique de fertilité n’a pas d’impact sur le poids de naissance, le risque d’anomalies congénitales ni sur la durée de la grossesse. Cela confirme donc la sécurité de cette technique, qui est entre-temps appliquée depuis près de 10 ans à l’UZ Brussel. Les résultats de cette étude ont été publiés récemment dans la revue scientifique de renom Human Reproduction.
Pas d’impact sur la santé de l’enfant
“De notre étude comparative menée sur 400 femmes atteintes d’un syndrome des ovaires polykystiques, il ressort que le poids de naissance des enfants qui sont nés après maturation in vitro d’ovocytes ne diffère pas de celui d’enfants nés d’un traitement standard de fécondation in vitro. De même, le risque d’anomalie congénitale et de naissance prématurée s’avère comparable,” explique le Pr Michel De Vos du Centre de Reproduction Humaine de l’UZ Brussel. “Nous pouvons ainsi laisser derrière nous le caractère expérimental du traitement et rassurer les patientes qui entrent en considération pour un traitement par MIV.”
Le syndrome d’ovaires polykystiques est un trouble hormonal qui touche près d’1 femme sur 10. Cette perturbation de l’équilibre hormonal s’accompagne de symptômes divers comme un cycle menstruel irrégulier, une pilosité excessive et de l’acné. De nombreuses femmes atteintes du SOPK connaissent une augmentation inhabituelle de la production d’androgènes (des hormones masculines) dans les ovaires. En outre, l’action de l’insuline, une hormone importante pour la régulation du métabolisme du glucose, est souvent perturbée. Enfin, les jeunes femmes qui présentent un SOPK ont souvent un trouble de l’ovulation et ont ainsi plus de difficultés pour tomber enceintes.
Importance de la santé préconceptuelle
“Pour limiter les complications de la grossesse, il est important pour chaque future maman d’être déjà attentive avant la grossesse à avoir une alimentation saine, bouger suffisamment et éviter le surpoids. Pour les dames atteintes d’un SOPK, cette bonne préparation de la grossesse et son suivi, avec un focus sur l’alimentation et l’activité physique, est d’autant plus importante. En effet, nous avons constaté dans notre étude que les patientes qui présentent une forme prononcée de SOPK développaient plus souvent une hypertension artérielle et une pré-éclampsie pendant la grossesse”, conclut le Pr Michel De Vos.
A propos du Centre de Reproduction Humaine (CRG)
En tant que centre spécialisé dans la médecine de reproduction, le CRG remplit, depuis 1983 déjà, un rôle de pionnier et réalise un travail de premier plan dans le développement et l’application de techniques de reproduction assistée. Le succès du CRG est porté par une recherche scientifique permanente. Les chances de grossesse y sont dès lors, depuis des années déjà, largement au-dessus de la moyenne nationale, et ce, grâce à une pratique médicale hautement spécialisée qui répond aux normes de qualité internationales les plus élevées (ISO 15224 été ISO 15189). La collaboration avec le Centre de Génétique Médicale résulte en outre en une position au sommet en Europe pour le dépistage et le diagnostic génétique pré-implantatoire.