Traiter le cancer de la prostate en une semaine grâce à la radiothérapie guidée par IRM : tout aussi sûr et précis

Les patients atteints d'un cancer de la prostate peuvent désormais terminer leur radiothérapie en une semaine au lieu de quatre à huit semaines. C'est ce qui ressort des premiers résultats de l'étude PROSEVEN menée par l'UZ Brussel, récemment publiés dans la célèbre revue européenne d'oncologie Radiotherapy & Oncology. L'étude confirme ainsi les avantages de ce type de radiothérapie. Grâce à la technique qui consiste à guider la radiothérapie à l'aide d'images IRM, la durée totale du traitement est plus courte. Le traitement est sûr, précis et bien toléré.
Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez les hommes en Belgique, avec plus de 10.000 nouveaux cas diagnostiqués chaque année. Le traitement consiste souvent en une radiothérapie, qui s'étale traditionnellement sur plusieurs semaines. L'approche par radiothérapie guidée par IRM permet de réduire considérablement cette durée d’irradiation, tout en préservant la qualité de vie du patient et en allégeant la charge pour le système des soins de santé.
De 7 semaines à 7 jours
Jusqu’il y a encore quelques années, une radiothérapie standard pour le cancer de la prostate durait quatre à huit semaines, avec chaque jour, une courte séance d’irradiation à l'hôpital. Dans l'étude PROSEVEN, l'UZ Brussel a cherché à savoir si le traitement complet pouvait également être réalisé en cinq séances sur une semaine, sans perte de sécurité ou d'efficacité.
Entre 2021 et 2024, 132 patients ont participé à l'étude. Ils ont été traités avec l’IRM-Linac, une machine qui combine un scanner IRM et une machine de radiothérapie. Grâce à cette technologie, les médecins peuvent suivre en direct une tumeur pendant le traitement et ajuster le rayonnement au millimètre près.
« Avec l’IRM-Linac, nous pouvons proposer un traitement à la fois plus court, plus confortable et plus précis. L'étude PROSEVEN confirme désormais les avantages de ce type de radiothérapie », explique le Professeur Mark De Ridder, CEO de l'UZ Brussel et professeur ordinaire de Radiothérapie à la VUB.
Irradier de manière plus ciblée grâce à l’IRM
Avec l'IRM-Linac, un nouveau scan IRM peut être réalisé juste avant chaque séance de traitement. De plus, des images IRM sont prises en continu pendant le traitement afin de continuer à suivre la position de la prostate et d'ajuster encore éventuellement le plan de traitement sur le moment même.
En effet, la position de la prostate peut varier d'un jour à l'autre, notamment en raison de différences au niveau du remplissage de la vessie, du contenu intestinal ou du tonus musculaire. En adaptant le plan de cette manière, l'irradiation peut avoir lieu avec une précision beaucoup plus grande.
« C'est comme si nous administrions chaque jour une radiothérapie personnalisée, entièrement adaptée au patient individuel », explique le Professeur Thierry Gevaert, physicien clinique. « Avec la radiothérapie classique guidée par l'imagerie, nous devions nous fier au plan de radiothérapie initial, ce qui nous obligeait à irradier davantage de tissus sains afin de maintenir la précision. »
Traitement sûr et bien toléré
Les résultats de l’étude PROSEVEN démontrent que le traitement plus court est sûr et bien toléré.
Aucun patient n’a été confronté à des effets secondaires graves.
- 35% des patients ont éprouvé de manière temporaire des symptômes légers à modérés par rapport à la miction.
- 5% ont présenté des symptômes intestinaux légers pendant une courte durée (selles plus fines, constipation ou une petite quantité de pertes de sang au niveau rectal).
- Les deux types de symptômes ont généralement disparu dans les trois mois.
La qualité de vie est restée stable : les patients ont indiqué qu’ils avaient rapidement récupéré avec peu, voire pas d’impact sur leurs activités de la vie quotidienne. La fatigue ou la douleur étaient des symptômes rapportés de manière limitée et qui ont généralement disparu dans les premiers mois.
Une avancée pour le confort des patients et la durabilité des soins
La réduction de la durée du traitement présente également des avantages pratiques. Les patients ne doivent plus se rendre à l'hôpital que cinq fois. Cela signifie moins de contraintes pour ceux qui travaillent, les patients âgés ou ceux qui habitent loin de l'hôpital.
C'est également un avantage pour le système de soins : moins de déplacements, moins de consommation de matériel et moins de personnel par patient. La technique IRM-Linac montre ainsi que les progrès technologiques et l'utilisation efficace des soins peuvent aller de pair.
L'UZ Brussel, pionnier de la radiothérapie guidée par IRM
En 2021, l'UZ Brussel a été le premier hôpital en Belgique à mettre en service l'IRM-Linac. Avec l'étude PROSEVEN, le centre confirme son rôle de pionnier en Europe dans le domaine de la radiothérapie guidée par IRM.
Dans les années à venir, d'autres études avec un suivi plus long et des applications à d'autres types de cancers, tels que le cancer du rectum, suivront.
« Cette technologie modifie notre façon d’administrer la radiothérapie », conclut le Professeur De Ridder. « Elle nous permet d'offrir des traitements plus précis, plus rapides et d'améliorer la qualité de vie de nos patients. C'est finalement ce qui compte le plus. »
Karolien De Prez


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