Primeur mondiale : l’UZ Brussel réalise la toute première intervention au robot chez une patiente avec un lymphœdème suite à une opération du sein
L’UZ Brussel est le premier hôpital au monde à avoir pratiqué une intervention chirurgicale à l'aide de deux robots. Le grand avantage de cette approche est qu'elle est beaucoup moins invasive pour le patient, ce qui se traduit par une diminution de la douleur et un raccourcissement du séjour à l'hôpital. En outre, les chirurgiens peuvent opérer avec une beaucoup plus grande précision qu’avec la chirurgie classique.
L'UZ Brussel s'appuie ainsi sur son expertise en matière de traitements assistés par robot pour le lymphœdème, après que le Pr Hamdi a déjà réalisé la première greffe de ganglions lymphatiques assistée par robot en Europe en 2018.
Intervention réussite
Lors de l'intervention de mercredi dernier, le robot chirurgical classique Da Vinci IX a été combiné à un Symani MMI. En collaboration avec le Dr Martijn Schoneveld, chirurgien abdominal, l'équipe de chirurgie plastique et reconstructive dirigée par le chef de service de Chirurgie plastique, le Pr Moustapha Hamdi, a ainsi réalisé une greffe de ganglions lymphatiques entièrement robotisée.
Dr Martijn Schoneveld, chirurgien abdominal, commente : « Tout d'abord, nous utilisons le Da Vinci XI pour retirer un morceau du pli péritonéal au niveau de l'estomac chez une patiente souffrant d'un lymphœdème après une opération du cancer du sein. Le robot nous permet de libérer les tissus nécessaires de l'estomac via des cicatrices généralement plus petites et des instruments plus fins avec plus de dextérité. L'image 3D agrandie sur la console nous aide à effectuer cette intervention précise de sorte que les vaisseaux sanguins et les tissus des ganglions lymphatiques nécessaires soient le moins possible lésés avant la réimplantation axillaire, ce qui est important. Cela contribue au taux de réussite de l'opération ».
Pr Moustapha Hamdi, chef du service de Chirurgie plastique : « Ensuite, ce petit morceau a été transplanté dans l'aisselle à l'aide du robot de microchirurgie Symani MMI par le professeur Nistor, chirurgien plasticien, avec l’aide des docteurs Giunta et Ramaut. Cette procédure permet de drainer la lymphe du bras. En outre, elle vise à prévenir un futur gonflement du bras et ainsi à limiter l'inconfort du lymphœdème. »
Pr Alexandru Nistor, chirurgien plasticien, ajoute : « Le robot microchirurgical est utilisé pour la « supermicrochirurgie » et d'autres interventions plastiques et reconstructives complexes, telles que la jonction des structures anatomiques les plus fines, comme les vaisseaux sanguins ou les vaisseaux lymphatiques. Ces vaisseaux lymphatiques ont un diamètre inférieur à 0,8 millimètre. Nous appliquons cette technologie avancée entre autres aux patients souffrant de lymphœdème et/ou de cancer du sein. Le robot Symani nous permet d'atteindre la plus grande précision possible lors de la connexion de deux vaisseaux au cours de la microchirurgie. Cela garantit le meilleur taux de réussite possible de la greffe. Pour le patient, cela signifie un risque minimal et les meilleurs résultats ».
Nouvelle étape dans le traitement assisté par robot du lymphoedème
En 2018, l'UZ Brussel a été le premier hôpital européen à réaliser une greffe de ganglions lymphatiques assistée par robot. Une équipe multidisciplinaire, dirigée par le Pr Moustapha Hamdi, a alors pu retirer[FD1] des ganglions lymphatiques de l'abdomen pour les greffer dans l'aisselle.
L’an dernier, l'équipe a franchi une nouvelle étape en mettant en service un robot pour la microchirurgie et la « supermicrochirurgie », également pour le traitement du lymphœdème, en reliant les vaisseaux lymphatiques et les veines. Ces types d’interventions, par exemple sur les plus petits vaisseaux sanguins, exigent une précision extrême. Le robot Symani MMI permet de réduire de 20 fois les mouvements de la main du chirurgien, en filtrant les vibrations, même minimes, de la main du chirurgien. Cela signifie que le chirurgien peut travailler avec encore plus de précision, ce qui réduit le risque de lésions tissulaires et accélère le rétablissement des patients.
Le lymphœdème reste une affection ayant un grand impact sur la qualité de vie
Le lymphœdème, souvent appelé bras ou jambe gonflé, peut être congénital ou résulter d'un traitement chirurgical contre le cancer, d'une radiothérapie ou d'une infection. Cette affection résulte d'une accumulation de liquide lymphatique dans le tissu conjonctif, ce qui entraîne un gonflement. Normalement, ce liquide est drainé par les vaisseaux et les ganglions lymphatiques, mais si ce processus est perturbé, par exemple par un mauvais fonctionnement des vaisseaux lymphatiques ou par l'ablation de ganglions lymphatiques, le liquide peut s'accumuler. Jusqu'à 30 % des patientes atteintes d'un cancer du sein souffrent d'un lymphœdème, qui peut fortement les limiter dans leur vie de tous les jours.
Karolien De Prez