Les premiers résultats démontrent des chances d’une plus longue survie pour les patients atteints d’un glioblastome récidivant

Une injection directe d’immunothérapie dans le cerveau prometteuse pour la moitié des patients atteints d’un glioblastome récidivant

Une étude menée par des neurochirurgiens et des oncologues à l’UZ Brussel sur des patients atteints d’un glioblastome récidivant qui ont participé à une étude de phase I démontre que l’administration locale d’immunothérapie dans le cerveau peut augmenter leurs chances de survie. C’est ce qu’il ressort des résultats qui ont été présentés durant le congrès annuel de la SNO (Society of Neuro-Oncology) à Phoenix (Arizona, Etats-Unis). Il a été démontré que chez des patients présentant une récidive de glioblastome, chez qui une opération était encore possible et chez qui l’immunothérapie était injectée directement dans le cerveau, le traitement était bien supporté, et que le traitement pouvait augmenter la chance de survie chez la moitié des patients.  

Des résultats stimulants pour poursuivre la recherche

“Bien que l’immunothérapie ne fonctionne pas chez tous les patients atteints de glioblastome, les résultats chez un certain nombre de patients qui semblent voir leur survie prolongée, sont encourageants. Lorsque nous comparons les résultats de notre étude avec ceux de la littérature et avec ceux de nos propres études chez plus de 500 patients atteints de glioblastome, nous observons que 58% des patients ont une survie supérieure à un an après le diagnostic de récidive, en comparaison à seuls 25 à 30% avec le traitement standard. Chez une série de patients qui ont participé à notre étude dès le début, certains ont même atteint une survie de 2, voire 3 ans. Même s’il s’agit d’un petit nombre de patients, nous trouvons que ces premiers résultats à long terme sont prometteurs”, indique le Pr Johnny Duerinck, qui fait partie de l’équipe de recherche du Pr Bart Neyns, chef du service d’Oncologie médicale à l’UZ Brussel.  

Les résultats qui ont été présentés fin novembre 2019 au congrès de la SNO proviennent d’une étude de l’UZ Brussel dans laquelle des patients ont reçu une injection d’immunothérapie directement dans le cerveau dans la zone de la tumeur ou à proximité, après l’opération qui visait à retirer la tumeur. Cette immunothérapie active le système immunitaire du patient pour lutter contre les cellules tumorales de ce cancer du cerveau extrêmement agressif. Ensuite, ils ont reçu leur immunothérapie par voir intraveineuse directement dans la circulation tous les 15 jours à l’hôpital de jour.

De nouvelles applications pour davantage de patients

“On fait trop peu de recherche pour les patients atteints d’un glioblastome récidivant. Ces dix dernières années, il y a bien eu des études avec des médicaments pour ralentir la formation de nouveaux vaisseaux vers la tumeur, mais ils ne prolongent pas la survie. Par contre, avec notre étude, nous prolongeons leur survie. Nous améliorons ainsi le pronostic de patients qui est sombre avec les traitements actuels. C’est pour nous notre moteur de poursuivre et d’élargir cette étude à des patients chez qui la tumeur cérébrale ne peut plus être retirée par voie chirurgicale après une récidive. Il y a toutefois deux conditions: à savoir que les patients lors du premier diagnostic aient déjà subi une opération et qu’ils ne soient pas traités par cortisone.  Chez ces patients, nous allons administrer l’immunothérapie localement dans le cerveau à plusieurs reprises via un cathéter dans la tête qui est relié à un réservoir implanté sous la peau. De cette façon, nous pouvons administrer le traitement dans la tumeur et aux alentours tous les quinze jours”, poursuit le Pr Duerinck.

“Pour poursuivre notre étude, nous avons bien sûr aussi besoin de moyens financiers. Nous avons déjà reçu le soutien de la fondation contre le Cancer et de patients via une collecte de fonds. Aujourd’hui, nous sommes reconnaissants envers Kom op tegen Kanker qui continue à soutenir notre recherche. Ils nous ont remis un montant de 638.800 euros qui nous permettra, dans une seconde phase de l’étude, de combiner l’immunothérapie à de la thérapie cellulaire dendritique pour lutter contre les cellules tumorales”, ajoute encore le chercheur.

Cette forme expérimentale de thérapie cellulaire donne des résultats prometteurs dans des études qu’a déjà réalisé le groupe de recherche du Pr Bart Neyns (1).

Une dose inférieure pour des soins accessibles

“Pendant l’étude, nous avons aussi été attentifs au dosage de l’immunothérapie qui était administrée. Avec le médicament de notre étude, la dose que nous administrons dans le cerveau est nettement inférieure à celle utilisée dans le cadre d’études avec des médicaments de firmes pharmaceutiques où le médicament était administré via la circulation sanguine. Une dose inférieure directement dans le cerveau est non seulement plus avantageuse pour le patient en termes d’effets secondaires potentiels, mais aussi budgétairement pour le patient ainsi que pour la société. De cette façon, nous rendons également les soins plus accessibles.”

 

REFERENCE:

(1) JK Schwarze et al SITC annual meeting 2019

Gina Volkaert

Porte-parole, UZ Brussel

Recevez des mises à jour par e-mail

En cliquant sur « S'abonner », je confirme avoir lu et accepté la Politique de confidentialité.

À propos de UZ Brussel

L’Universitair Ziekenhuis Brussel est un hôpital universitaire avec plus de 4.100 collaborateurs. Il est attaché à la Faculté de Médecine et de Pharmacie de la Vrije Universiteit Brussel sur le Brussels Health Campus à Jette. Avec 721 lits hospitaliers, il totalise chaque année 30.779 admissions de patients de notre pays et de l’étranger, 412.246 consultations (urgences non comprises) et 78.840 passages par les urgences. Sa philosophie est basée sur trois principes : néerlandophone, pluraliste et social. En tant qu’hôpital universitaire, il a aussi une mission de formation et réalise de la recherche scientifique.

Découvrez le rapport annuel 2021.

Contact

Avenue du Laerbeek 101 1090 Jette

02 477 80 80

[email protected]

www.uzbrussel.be