Des chercheurs de l’UZ Brussel démontrent qu’un arrêt précoce de l’immunothérapie chez certains patients atteints d’un mélanome est sûr et couronné de succès

Dans la pratique quotidienne, certains patients atteints d’un mélanome peuvent reprendre plus rapidement leur vie normale

Jusqu’il y a peu, des questions importantes quant à la durée optimale de l’immunothérapie pour le mélanome restaient encore sans réponse. Une étude que vient de lancer le service d’oncologie médicale de l’UZ Brussel, et qu’il réalise avec des centres du mélanome prestigieux hollandais, espagnols et scandinaves, change la donne. Dans cette étude, les résultats de l’immunothérapie ont été étudiés chez plus de 850 patients porteurs d’un mélanome. Il en ressort que dans la pratique quotidienne, le traitement peut être arrêté plus rapidement après un traitement couronné de succès, que la durée de traitement des études prospectives de l’industrie pharmaceutique. Voici une bonne nouvelle pour les patients parce qu’ils peuvent être déclarés guéris et reprendre leur vie normale plus rapidement. La durée de traitement réduite signifie aussi une économie pour la société. Les résultats de cette étude viennent d’être publiés dans ‘Annals of Oncology’.

Plus de clarté sur la durée optimale de traitement

Pour les patients porteurs d’un mélanome métastasé, l’immunothérapie signifie une percée importante. Grâce au traitement par anticorps où le récepteur PD-1 sur les cellules immunitaires est bloqué, les chances de survie sont améliorées de manière significative. Chez environ 1 patient sur 4, la maladie est toujours sous contrôle après 5 ans. La durée de traitement nécessaire, lorsque le médicament fonctionne, n’était toutefois pas encore connue. Or, c’est une donnée importante vu que ce traitement est onéreux et qu’il peut également avoir des effets secondaires.

“Dès que l’immunothérapie pour le mélanome a été disponible dans notre pays en 2015 en dehors des études prospectives mises sur pied par l’industrie pharmaceutique, nous avons démarré une étude prospective afin de pouvoir mesurer les résultats chez des patients traités de cette façon. C’est important parce que les patients dans la pratique quotidienne ne sont pas les mêmes que ceux des études cliniques de l’industrie pharmaceutique”, explique le Pr Bart Neyns, chef de clinique oncologie médicale de l’UZ Brussel. “Nous voulions surtout vérifier quand les patients qui réagissent favorablement peuvent arrêter leur traitement en toute sécurité sans réduire leurs chances de guérison. Il ressort des résultats des 185 patients porteurs d’un mélanome qui ont été suivis après avoir arrêté leur traitement dans ces conditions que leurs résultats sont excellents et comparables à ceux des patients qui ont été traités plus longuement dans des études prospectives de l’industrie pharmaceutique.

« Sur la base des résultats de notre étude, je conclus que pour ce groupe de patients atteints d’un mélanome, qui ont une réponse excellente à l’immunothérapie, une durée d’un an de traitement est probablement un bon consensus”, indique le Pr Bart Neyns.

Le patient déclaré guéri plus rapidement

“Nos observations offrent un nouvel éclairage sur l’utilisation optimale de cette classe d’immunothérapie. Nous sommes très contents de ces conclusions. Il en ressort en effet que l’évolution favorable persistante des patients plus d’un an après l’arrêt du traitement n’était pas significativement différente de celle observée chez des patients qui étaient traités plus longtemps. Ces résultats sont importants d’une part pour la pratique quotidienne car ils nous permettent de ne plus traiter les patients plus que nécessaire pour le même résultat. D’autre part, les patients peuvent aussi dire plus vite qu’ils ont la maladie derrière eux puisqu’ils peuvent reprendre leur vie normale après un traitement plus court”, ajoute le Dr Yanina Jansen, chirurgienne en formation à l’UZ Brussel et premier auteur de l’étude qui a été publiée début avril dans Annals of Oncology en ligne et qui paraîtra dans la version papier dans le numéro de mai.

Prédire l’arrêt précoce

“Nous voulons toutefois aller encore un pas plus loin dans notre étude qui est encore en cours afin de mieux comprendre quelles caractéristiques peuvent nous aider lors du démarrage de l’immunothérapie et pendant le traitement à évaluer quels patients auront les meilleurs résultats, et donc des chances de guérir. Nous espérons que cela nous permettra d’arrêter le traitement précocement avec encore plus de certitude. A côté de cela, nous continuons à investir dans la recherche afin de trouver des traitements encore meilleurs pour le large groupe de patients chez qui ces traitements n’offrent pas encore les résultats souhaités. Chez eux, nous étudions principalement comment nous pouvons personnaliser le choix du traitement de manière optimale, sur la base des différents paramètres tels que l’examen clinique, la prise de sang et les examens PET/CT”, conclut le Pr Neyns.

Les premiers résultats de cette étude ont été présentés récemment à des congrès scientifiques (Jansen et al. 2016; Awada et al 2018).

Gina Volkaert

Responsable communication externe, UZ Brussel

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